- Je suis où là ?
- Dans un foyer Sonacotra. Un foyer pour vieux chibanis à la retraite. Tu connais ? Là t’es dans ma chambre.
C’est Martin qui pose la question, un homme de 35 ans venu sur les traces de son père, avec dans les mains un coffret, et dans la tête les derniers mots de sa mère qui cachent de lourds secrets…
Face à lui, il y a Driss, Hamid, Majid, El Hadj, Shériff, des vieux émigrés taiseux, les cheveux blanchis, le corps usé, les rêves en-allés. Tous échoués là par les mauvais hasards de la vie.
Ils sont venus… ils sont restés là, blottis dans l’inconfort des habitudes, comme des enfants perdus sans famille, leurs souvenirs enfouis sous des tonnes de silences, la mémoire ensevelie dans les décombres de l’oubli, les espoirs brisés sur l’insolence du destin et la férocité des exploiteurs.
Avec ce trublion surgi d’un au-delà qu’ils avaient cru pouvoir oublier, ils vont reconstituer une part de leur passé. L’histoire va, peu à peu, se tisser, se retisser, avec dans le lointain de la vie, la voix d’Emma, la mère, et son amour brisé. Une Française, un Algérien, un couple défait par le regard des autres et la rage de l’Histoire…
- D’habitude vous parlez de quoi ?
- Rien. C’est chacun tout seul, chacun dans sa chambre. On s’occupe pas les affaires des autres. C’est silence.
distribution
texte et mise en scène Nasser Djemaï
dramaturgie Natacha Diet
assistante à la mise en scène Clotilde Sandri
avec David Arribe, Angelo Aybar, Azzedine Bouayad, Kader Kada, Mostefa Stiti, Lounès Tazaïrt
et la participation de Chantal Mutel
musique Frédéric Minière, Alexandre Meyer
scénographie Michel Gueldry
création lumière Renaud Lagier
création vidéo Quentin Descourtis
costumes Marion Mercier
régie générale, régie son François Dupont
régie lumière Pascal Pellissier
régie vidéo Quentin Descourtis
stagiaire costumes Olivia Ledoux
maquillage Sylvie Giudicelli
Biographie(s)
La presse en parle
De souvenirs entendus en paroles récoltées aux portes des cafés, des mosquées ou des foyers Sonacotra de triste réputation, Nasser Djemaï a reconstruit les mémoires de ces vieux Chibanis, ces vieux émigrés des chantiers des Trente Glorieuses, jamais repartis au pays. Télérama
Avec leur jeu sensible, les cinq comédiens arabophones incarnent des hommes déracinés, tantôt faibles, tantôt grands. Chose rare et précieuse dans les oeuvres consacrées à l’immigration, ils le font sans misérabilisme. Politis
Voici des hommes dignes, lucides, en aucun cas dupes de leur condition, enfin mis en lumière dans leurs singularités respectives. Sur un écran défilent des images de femmes ; mères, épouses ou filles en qualité de fantasmes ou de souvenirs, tandis que des musiques de là-bas escortent ce voyage immobile. L’humanité
Quelle est l’étrange force d’Invisibles ? Nasser Djemaï réussi un pari trop rare dans le théâtre français : entrer dans le vif d’un sujet de société, appuyer là où ça fait mal et faire rire en même temps. Le Monde
Mentions
Coproduction MC2 Grenoble, Maison de la Culture de Bourges, Le Granit-scène nationale de Belfort, Repères – groupe de création artistique, Théâtre Liberté Toulon, Théâtre Vidy–Lausanne, Domaine d’Ô (domaine départemental d’art et de culture, Hérault). Production déléguée MC2: Grenoble. Recueil de la parole en collaboration avec l’association Fraternité – Teissere et le Foyer ADOMA (Grenoble). Accueil en résidence d’écriture Le Sémaphore à Cébazat. Avec le soutien du Centquatre. La Cie Repères est subventionnée par La DRAC Rhône-Alpes la Région Rhône Alpes, le Conseil Général de l’Isère et la Ville de Grenoble.
Invisibles, la tragédie des chibanis est publié aux Éditions Actes Sud-Papiers. Avec l’aide à la création du Centre national du théâtre et du dispositif SACD et SYNDEAC en 2011, Passez Commande !
Agenda
Événement(s) associé(s)
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En écho avec Abdelkader Djemaï
Mercredi 8 février 2012En écho avec Abdelkader Djemaï, romancier algérien.Entretien, animé par Bernard Magnier
En entrée libre, à l'issue de la représentation.