Incendies en Australie : milliards d’animaux morts et +10 millions d’hectares détruits

Incendies en Australie 2019 et 2020
Après les immenses et catastrophiques incendies en Amazonie, les gigantesques incendies en Sibérie… L’année 2019 s’est achevée avec les catastrophiques incendies qui font rage en Australie. En ce mois de février 2020, ils sont toujours hors de contrôle et engloutissent le pays… et bien plus ! Canberra en état d’alerte.

+10 millions d’hectares partis en fumée

Chaque semaine, chaque jour… les chiffres s’envolent.

Très rapidement dans la presse, le chiffre fou de 5 millions d’hectares brûlés était annoncé. Mais depuis le début de ces immenses incendies il est un peu difficile de suivre les comptes, en fonction des semaines et des journaux. D’autres chaînes d’info ou sites de presse comme la BBC annonçaient déjà depuis des jours le chiffre de plus de 6 millions d’hectares, CNN en annonce +7 millions (18 millions d’acres).

Selon d’autres sources encore (Futura Science, 20 Minutes, Le Monde, presse internationale…) nous en somme à plus de 10 millions d’hectares ravagés par les incendies au moment où nous écrivons ces lignes.

Les chiffres donnent le tournis !
D’ailleurs, ça correspond à quoi 8 ou 10 millions d’hectares ? Comment le visualiser, quand on a du mal à trouver un terrain de 1 000m2 pour sa maison ?

8 millions d’hectares, c’est équivalent à 80 000 km2. C’est plus que la superficie de l’Irlande (70 000 km2), ou à peu près 8 fois l’île de France, ou quasiment 10 fois la Corse.

Fin janvier les feux ne sont pas tous maîtrisés et continuent donc de brûler les forêts, pour un total depuis le mois de septembre de plus de 10 millions d’hectares… cela représenterait une surface dévastée plus grande que le Portugal, ou équivalente à l’Islande.

A titre de comparaison également, alors que le monde prenait connaissance avec émotion des incendies en Amazonie l’été dernier… ceux en Australie ont déjà brûlé beaucoup plus de surface.
La catastrophe est difficilement concevable, et pourtant encore loin d’être terminée.

 

Des fumées qui touchent le monde

Depuis plusieurs jours, on parle de ces fumés qui rendent l’air totalement irrespirable dans de nombreuses ville australiennes.

Le nuage s’était étendu jusqu’à la Nouvelle-Zélande, à 2 000 km de là.
Les images de nuages gris enveloppant les villes sont saisissantes.

Pire, les cendres retombent sur les glaciers et les brunissent.
Les glaciers néo-zélandais ainsi brunis voient leur albédo, leur capacité à réfléchir la lumière du soleil, diminuer. La neige et la glace vont donc absorber plus de chaleur, ce qui laisse craindre une accélération de la fonte des glaciers et donc accélérer encore davantage le réchauffement climatique.

Voici par exemple cette vidéo de The Telegraph :


Les fumées ont atteint l’Amérique du Sud et étaient visibles au Chili et en Argentine. A 12 000 km de l’Australie donc.

 

Une gestion désastreuse

Le gouvernement australien et en particulier le premier ministre Scott Morrisson, sont vertement critiqués à travers le monde entier pour leur gestion absolument désastreuse de la catastrophe.

 

 

Qui aujourd’hui, face à la claque climatique monumentale que la planète prend en pleine tête, peut encore être un climatosceptique affirmé ?!
C’est pourtant encore et toujours le cas pour nombre de dirigeants / personnalité politique dans le monde, France y compris.

Mais peut-être pire que les problèmes de sécheresse, de réchauffement climatique, de risques de catastrophes… c’est la non-réaction ou le manque d’anticipation / réaction des gouvernements qui pose problème.

Après la gestion désastreuse des feux en Amazonie par Bolsonaro, les dérivent et sorties tant théâtrales de Donald Trump sur le réchauffement climatique (la Californie est pourtant régulièrement victime de feux désastreux), c’est désormais au tour de l’Australie.
L’Australie ne prend pas au sérieux le réchauffement climatique, la nécessité de réduire l’émission de CO2 (le pays exporte énormément de charbon) ou la bonne gestion des risques d’incendies (de nombreux pompiers alertaient déjà le ministère bien avant le début des feux), approvisionnement en eau etc.

 

Causes des incendies en Australie

 

Sécheresse et climat

Oui, le changement climatique intensifie les incendies en Australie.
Parmi les nombreuses études et analyses, on peut citer un rapport du Bureau de Météorologie d’Australie (BOM) : http://www.bom.gov.au/state-of-the-climate/

Dès 2018, il mettait en garde sur le réchauffement climatique et les désastres à venir.
Ce même Bureau indique qu’en une centaine d’année (depuis 1910) la température du pays a augmenté de 1°C.

1°C, vous avez bien lu. Et on voit désormais quelles catastrophes cela peut engendrer.

Le monde entier semble pourtant encore rire des alertes incessantes des scientifiques qui demandent de toute urgence que des actions soient prises pour ne pas atteindre un réchauffement globale de 2,5° C.
Qu’adviendrait-il de l’Australie, et de tant d’autres pays, si nous passions ce cap ?

L’Australie a connu son mois de décembre le plus chaud jamais enregistré, et l’année la plus chaude et la plus sèche, de tristes records malheureusement.

Si les fortes pluie du mois de janvier ont permis de ralentir et maîtriser certains incendies, tout n’est pas fini. Et de nouvelles vagues de chaleurs sont attendues pour le mois de février.

 

Dipôle de l’Océan Indien

Il s’agit d’une oscillation irrégulière des températures de surfaces de la mer.

Le BOM (Bureau Météorologique Australien) indiquait que lors de ces mégafeux, ils avaient constaté un dipôle de l’océan indien parmi les plus positifs jamais enregistrés, c’est-à-dire peu de pluies et des températures plus chaudes.

 

Pyromanes

Le pays a aussi dû faire face à des pyromanes, comme si la catastrophe en cours ne l’était déjà pas assez.

 

Orages et Pyrocumulus

Les incendies sont capables de générer de nouveaux feux…
En effet, les colonnes de fumée créent d’énormes nuages, des pyrocumulus ou pyrocumulonimbus. Ces nuages vont créer un environnement propice aux orages, et la foudre peut déclencher de nouveaux départs de feux.

 

Les réactions inutiles

Les réactions et comportements inutiles et contre productifs sont aussi responsables d’une situation où de tels événements ne sont pas suffisamment pris au sérieux et traités.

Sécheresses et hausse des températures ont un impact sur ces catastrophes.
Si le bouleversent climatique est loin d’être le seul en cause, faut-il l’écarter d’un revers de main pour autant ?
On lit en effet sur de nombreux sites que non, le réchauffement climatique n’est pas à l’origine de ces feux, qu’il ne faut pas en vouloir aux climato sceptiques, voire que les écolos sont en partis responsables.

Donc, scientifiques et bureaux officiels ont tort ?
Même dans de telles situations, au lieu de regarder la réalité en face et d’acter des solutions, certains préfèrent dépenser leur énergie (et argent ?) dans des batailles de communication.

 

Des milliards d’animaux morts

Le chiffre est fou et tourne depuis des jours : 500 millions d’animaux seraient déjà affectés à cause des incendies.
La réalité serait en fait bien pire encore.

Une étude conjointe menée par le WWF et Chris Dickman, chercheur à l’université de Sydney, fait grimper le chiffre à 1,25 milliard d’animaux morts, comprenant les mammifère, les oiseaux, reptiles, batraciens et les chauve-souris.
Cela ne prend donc pas en compte les insectes par exemple.

On pense facilement aux kangourous et aux koalas, mais nombre d’autres espèces sont endémiques de l’île continent, comme les émeus ou les wombats.
Dans certains secteurs, des espèces pourraient bien disparaître, tout simplement.

Pour ceux qui auraient survécu, la destruction de leur habitat naturel signifie l’impossibilité de s’abriter ou de trouver de la nourriture par la suite. Ainsi, les pertes vont continuer à augmenter bien après la fin des incendies.

 

Un bilan humain très lourd

Les Hommes comptent malheureusement aussi parmi les victimes.
Pas seulement parce qu’ils doivent lutter face aux flammes, fuir leur foyer ou respirer un nuage de poussières et de cendres.

Plus de 2000 habitations seraient déjà parties en fumée.
Et on compte des dizaines de décès.

 

Images un peu trop spectaculaires

Comme toujours sur internet et les réseaux sociaux, l’information circule vite, très vite. Trop vite.

Attention aux fakes, aux images spectaculaires ressorties et hors contexte ou aux sources non fiables : un simple tweet d’un parfait inconnu n’est pas à considérer de la même façon qu’un article poussé rédigé par un journaliste professionnel.

Ainsi, sur de nombreux média comme Franceinfo on trouve des articles qui démontent les fakes et mettent en garde sur les incohérences.
Une famille rescapée in extremis des flammes ? Elle date de janvier 2013, lors de précédents incendies.

Un kangourou qui fait un gentil câlin à sa sauveuse ? Il s’agit d’une photo de 2016 de « The Kangaroo Sanctuary », refuge australien pour kangourous. Le kangourou serait « Abi », un pensionnaire du refuge.

Une photo satellite montrant une Australie infernale et rougeoyante ?
Il s’agit d’une vue d’artiste, une représentation graphique en 3D, par Anthony Hearsey. Il y représente les incendies en cours, et l’image met l’accent sur les couleurs etc, mais ce n’est pas une véritable photo attention.

 

L’Australie a connu des feux plus importants

Concernant les surfaces brulées, le pays a malheureusement régulièrement connu d’importants épisodes similaires, voire pires.

Concernant les surfaces brûlées, en 1974 les incendies ont détruit près de 117 millions d’hectares. 10 fois ceux dont nous parlons aujourd’hui. C’est équivalent à 1/3 de l’Allemagne, ou la moitié du Royaume -Uni.

 

Comment faire un don à l’Australie ?

Face à cette situation hors norme, des appels aux dons et des élans de générosité fleurissent un peu partout autour du globe.

Depuis des semaines, des stars internationales dans le monde entier donnent pour aider l’Australie. En commençant par Pink ou Nicole Kidman qui ont toutes deux fait un don de 500 000$.
Chris Hemsworth, alias Thor dans les Marvel, a promis de donner 1 millions de dollars australiens, soit 620 000 euros.

Sur le plan politique, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a appelé ses concitoyens à faire des dons pour aider les secours en Australie.

L’acteur Léonardo DiCaprio, connu pour ses engagements fréquents en faveur de l’environnement, a fait un colossal don de 3 millions de dollars à travers sa fondation Earth Alliance.

Plus surprenant…
une instagrammeuse nommée Kaylen Ward, alias « The Naked Philantropist » (comprendre la philanthrope nue) a lancé via un tweet une offre spéciale : elle enverrait des photos d’elle nue, contre toute preuve d’un don de 10$ ou plus pour aider l’Australie à faire face à ces feux.
Pour chaque pallier de 10$ donnés, elle envoie une photo.
Internet étant ce qu’il est … l’affaire s’est répandue comme une trainée de poudre, et cela aurait déjà permis de récolter quelques 700 000$ au profit d’associations pour l’Australie.

Kaylen Ward a dû faire appel à d’autres personnes pour l’aider à gérer le nombre de demandes. En revanche revers de la médaille, Instagram a décidé de bannir son compte (et le deuxième qu’elle a voulu créer ensuite) pour avoir violé les règles de la plateforme.

 

Faire un don à l’Australie

Si vous aussi vous voulez aider l’Australie et les associations qui y oeuvrent, sans vous lancer dans ce type de démarche et sans être une star d’hollywood, il existe plusieurs sites pour faire des dons.
Par exemple,

La Croix Rouge : https://www.redcross.org.au/campaigns/disaster-relief-and-recovery-donate#donate

Wires : https://www.wires.org.au/blog/emergency-donations-to-help-wildlife

 

un koala dans un arbre

 

dans kangourous sauvages en Australie

 

Même sur Google

Google dispose d’un programme, peu connu, qui aide les associations à but non lucratif à se faire connaître.

Eh bien avec ces événements, il suffit même de taper « incendie australie » sur le moteur de recherche pour voir apparaître un encart qui permet de faire un don :

Don pour l'Australie via Google

Ceci permet de lutter contre les fraudes et sécuriser les dons via la plateforme de Google.

 

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