Face à la quête incessante de pureté et de bien-être, l’eau en bouteille s’est imposée comme une alternative de choix pour de nombreux consommateurs. Pourtant, derrière cette image de pureté, se cache une réalité bien plus trouble, oscillant entre scandales sanitaires, tromperies sur la qualité et impacts environnementaux désastreux. La récente mise au jour de pratiques douteuses parmi les géants de l’industrie soulève des questions fondamentales sur la confiance que nous accordons à ces produits du quotidien.
Scandale et Tromperie à grande échelle
Une enquête menée par Le Monde et la cellule d’investigation de Radio France, portait sur les pratiques illégales et trompeuses de Nestlé.
Le monde de l’eau en bouteille a été secoué par des révélations alarmantes, mettant en lumière des pratiques trompeuses affectant la qualité de l’eau proposée aux consommateurs. Une enquête préliminaire pour tromperie, ouverte suite à des signalements inquiétants, révèle un tableau où la réalité des produits est bien éloignée des promesses de pureté et de bienfaits pour notre santé.
Nestlé et ses grandes marques sont visées
Le groupe Nestlé Waters, pilier de l’industrie, se retrouve au cœur de la tourmente. Des marques emblématiques comme Perrier, Vittel, Hépar, Contrex et d’autres ont été pointées du doigt pour l’utilisation de traitements non conformes et illégaux. Injection de sulfate de fer et de CO2, traitement aux UV, microfiltration au-delà de ce qui est permis au risque de dénaturer l’eau minérale naturelle ou de source, mélanges interdits entre les sources d’eau…
Radio France évoque un procès-verbal de plus de 120 pages !
Foodwatch va porter plainte
L’ONG Foodwatch a déjà annoncé qu’elle allait porter plainte pour « tromperie ». !
D’autant que d’après l’enquête du Monde et de Radio France, l’affaire a débuté en 2020.
On y apprend qu’un ancien salarié du groupe Alma a effectué un signalement auprès de la DGCCRF (la répression des fraudes), quant à des pratiques illégales observées dans des usines Cristaline, Saint-Yorre, Vichy Célestins. !
D’autres marques sont ciblées par une enquête
Mais le leader mondial n’est pas le seul à ne pas respecter les règles. Toute l’industrie pourrait être en cause.
Le groupe Alma : Cristaline, St-Yorre, Vichy…
Car oui, le géant des eaux Nestlé n’est pas le seul visé par une enquête. Le groupe Alma, producteur de nombreuses marques telles que Cristaline, Saint-Yorre, et Vichy Célestins, mais aussi tout un tas d’autres (Thonon, Rozana, Biovive…) est également sous le feu des projecteurs.
Accusé de pratiques frauduleuses telles que le mélange non autorisé d’eaux de différentes sources ou encore l’utilisation de traitements interdits, le groupe se défend en évoquant des faits isolés.
Cristaline dément tout traitement interdit
Dans un communiqué publié jeudi, la marque qui est l’une des préférées et des plus consommées en France a officiellement démenti être liée à ces problèmes bactériologiques, aux traitements illicites ni aux procédés employés par le groupe Nestlé.
Or cela reste à démontrer, puisque comme évoqué précédemment, l’affaire a débuté en 2020 avec un ancien salarié du groupe, qui dénonçait des pratiques illégales dans des usines dont Cristaline.
Des eaux de source et minérales normalement saines
En théorie, les eaux de source et minérales naturelles offrent une promesse de pureté et de bienfaits pour la santé, préservées de toute contamination humaine. La réglementation française encadre strictement la commercialisation de ces eaux, exigeant qu’elles soient exemptes de tout traitement chimique ou physique susceptible d’altérer leur composition originale. Ces normes visent à garantir aux consommateurs l’accès à une eau de qualité supérieure, riche en minéraux et en oligo-éléments bénéfiques. Toutefois, les scandales récents remettent en question l’effectivité de ces réglementations, soulignant l’importance d’une vigilance accrue tant de la part des autorités que des consommateurs.
La défense de Nestlé
Le groupe a pris la parole a travers un communiqué publié dans Les Echos, pour faire son « mea culpa ».
D’après le géant mondial, cette tromperie organisée et discutée avec l’Etat, a été faite pour le bien des consommateurs. « Au nom de la sécurité alimentaire ».
Pour le groupe, il serait donc admissible de mentir sciemment pendant des années à ses clients.
Se posent alors légitimement les questions suivantes : Pourquoi croire les autres annonces du groupe ? Sur quoi d’autre Nestlé ment à ses clients ?
Eau en bouteille polluée aux microplastiques
Début janvier 2024, c’était déjà un autre scandale qui venait ternir l’image si saine et pure des eaux en bouteille minérales et de sources.
En buvant régulièrement de l’eau en bouteille plastique, on s’intoxique en réalité massivement aux microplastiques.
La découverte récente de la présence significative de microplastiques dans l’eau en bouteille a suscité une vive inquiétude parmi les consommateurs et les scientifiques. Des recherches approfondies révèlent que ces particules, issues principalement des processus de filtration et des emballages, se retrouvent en quantités alarmantes dans les eaux embouteillées consommées quotidiennement.
Une étude publiée dans la revue scientifique PNAS par des chercheurs américains a mis en évidence entre 110 000 et 370 000 particules de plastique par litre d’eau en moyenne, soit une concentration bien supérieure à ce qui était jusqu’alors estimé. Ces particules, principalement des nanoplastiques de moins de dix microns, posent un risque potentiel pour la santé, étant capables de traverser les barrières biologiques et d’atteindre des organes vitaux tels que le cœur et le cerveau.
Les sources de ces nanoplastiques incluent les filtres en plastique (nylon) utilisés pour purifier l’eau et le polytéréphtalate d’éthylène (PET) des bouteilles. Bien que les incidences exactes sur la santé restent à déterminer, des études préliminaires indiquent des effets préoccupants sur le système nerveux central, le microbiote, et le système reproductif, soulignant la nécessité d’une évaluation plus approfondie des impacts sanitaires.
La pollution par les microplastiques dans l’eau en bouteille reflète un problème environnemental plus large, avec des particules de plastique se retrouvant dans la chaîne alimentaire et potentiellement dans notre organisme. Cette situation alarmante appelle à une prise de conscience collective et à des mesures urgentes pour réduire la pollution plastique et protéger la santé publique.
Face à cette problématique, les consommateurs sont de plus en plus incités à considérer des alternatives plus durables, telles que l’eau filtrée à domicile, et à soutenir les efforts visant à améliorer les normes de production et d’emballage dans l’industrie de l’eau en bouteille. La réduction de la consommation de plastiques à usage unique et le soutien aux innovations visant à limiter la pollution plastique sont également cruciaux pour adresser cette problématique environnementale et sanitaire.
A lire également :