Ces dernières années, les découvertes scientifiques nous ouvrent des portes concernant le recyclage des matières plastiques et la lutte à l’échelle mondiale contre la pollution.
Notamment grâce à des alliés microscopiques, mais de poids : les bactéries !
Des bactéries mangeuses de plastiques… Super, nous sommes sauvés !
Vous êtes sûrs ?…
Les différents plastiques
Les matières plastiques sont omniprésentes dans notre vie, à un point où peut de gens en ont réellement conscience.
Ils sont absolument partout.
Et si dans la vie quotidien on parle « du plastique », ou qu’un objet est fait « en plastique »… la réalité scientifique et chimique est toute autre. Il existe une grande variété de ces molécules artificielles.
On retrouve ainsi 5 principales familles de plastique :
- le polychlorure de vinyle (PVC)
- le polyéthylène (PE)
- le polystyrène (PS)
- le polyéthylène téréphtalate (PET)
- le polypropylène (PP)
Tous ne se retraitent pas de la même façon, on utilise des procédés différents… mais on les considère comme des plastiques recyclables et on jette tout ça dans la poubelle jaune.
Le souci majeur, c’est le polyuréthane, l’un des plastiques les plus compliqués à recycler, qui s’entasse dans les décharges quand il ne finit pas entièrement dans l’environnement.
Une bactérie qui métabolise le polyuréthane
Au début du printemps 2020, des chercheurs ont découvert à Leipzig en Allemagne, dans un centre de tri de déchets justement, une nouvelle bactérie qui se nourrit de polyuréthane.
Cette bactérie, dite extrêmophile car capable de survivre dans des conditions extrêmes et des milieux où la plupart des autres organismes périssent, a réussit à se développer lors de tests en laboratoires.
Des souches de Pseudomonas ont pu être cultivées dans des solutions contenant du 2,4-TDA, un précurseur utilisé pour produire du polyuréthane et classé « cancérigène, mutagène ou toxique pour la reproduction » par l’Agence Européenne des produits chimiques. Résultat : les bactéries se développaient et la concentration de 2,4-TDA diminuait.
Déjà une bactérie similaire découverte en 2016
Découverte en 2016 par des scientifiques Japonais et rapportée dans le journal Science, une autre bactérie était déjà connue pour « manger le plastique ».
« Ideonella sakaiensis » s’est révélée capable de dégrader et assimiler le polytéréphtalare d’éthylène, mieux connu sous le nom de PET.
Autre découverte en 2018
Dans la même veine, en 2018 des chercheurs américains et britanniques ont créé par hasard une enzyme, elle aussi mangeuse de plastique.
A la base, les scientifiques travaillent sur la découverte des Japonais de 2016, « Ideonella sakaiensis ». Mais par accident (car oui la science avance aussi souvent grâce à des accidents), ils ont créé cette nouvelle enzyme encore plus efficace que la PETase originelle.
Une quantité de plastique colossale dans les océans
Malgré les alertes incessantes des scientifiques depuis des décennies, la quantité de plastiques rejetés dans la nature est tout bonnement affolante.
Le site Planetoscope permet de le visualiser simplement : 8 millions de tonnes !
8 millions de tonnes, c’est l’astronomique quantité de plastique rejetée chaque année dans les océans.
A titre de comparaison, cela représente :
- 792 fois la Tour Eiffel
- 761 900 bus environ
- 200 000 A320 à vide (avions type utilisés par Easyjet)
- …
Même là ce n’est pas concevable… imaginez : on rejette l’équivalent de 200 000 avions à la mer ? Chaque année ? Et seulement en considérant les plastiques, en omettant toute la pollution répandue ailleurs…
Ne pas se voiler la face
Ces découvertes concernant de nouvelles bactéries et enzymes mangeuses de plastiques sont forcément de bonnes nouvelles pour progresser dans notre capacité à recycler les déchets.
Toutefois le problème de la surproduction d’emballages ou produits issus de matières artificielles et difficilement recyclables ne doit pas être occulté.
Tant que les Humains rejetteront plus de déchets et plus vite que la Planète ne peut en traiter naturellement, la pollution s’étendra et continuera ses ravages.
Le risque majeur avec ces mini-découvertes, est de croire à une solution miracle et ne plus rien faire (ou pas assez) pour arrêter de polluer.
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