Pour isoler efficacement un appartement, il faut identifier les points faibles de l’enveloppe thermique et agir à la fois sur les murs, les fenêtres, les sols et les toitures. Différentes techniques permettent d’améliorer le confort tout en réduisant les consommations énergétiques, en respectant les contraintes spécifiques de la copropriété.
Pourquoi améliorer l’isolation thermique de son appartement ?
L’isolation d’un appartement est primordiale pour plusieurs raisons. D’abord, elle permet de réduire les pertes de chaleur en hiver et de conserver la fraîcheur en été. Cela se traduit directement par une baisse des consommations énergétiques, donc des factures. On estime qu’un appartement mal isolé peut perdre une importante part de chaleur via les murs, les fenêtres et la toiture. Ces pertes augmentent la demande en chauffage, un facteur clé dans le bilan énergétique de votre logement.
Un appartement bien isolé, c’est aussi un meilleur confort thermique au quotidien. Les pièces sont plus agréables, avec des températures stables, sans courants d’air ni sensation de froid venant des murs ou du sol. Un autre aspect essentiel est la valorisation de votre bien immobilier. En effet, un appartement bien isolé bénéficie d’un meilleur classement sur le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), ce qui peut influencer son prix lors d’une vente ou d’une location.
Notamment depuis l’entrée en vigueur le 1er janvier 2023 de l’interdiction de mise en location des passoires thermiques.
Améliorer l’isolation permet aussi de réduire l’empreinte écologique. Le secteur résidentiel représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre. En réduisant les besoins en énergie pour le chauffage et la climatisation, on participe activement à la lutte contre le dérèglement climatique.
Les contraintes de la copropriété
Lorsque l’on habite dans un appartement en copropriété, l’isolation thermique doit prendre en compte des règles spécifiques. Contrairement à une maison individuelle, certaines décisions concernant les travaux d’isolation ne peuvent pas être prises individuellement. Elles impliquent souvent l’accord de la majorité des copropriétaires, comme le stipule notamment l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965 concernant les travaux d’économie d’énergie, et les contraintes varient selon le type de travaux.
Les travaux d’isolation en copropriété sont soumis à des obligations légales, notamment lors des gros travaux de ravalement de façade ou de rénovation de toiture. La loi de transition énergétique impose par exemple d’intégrer des travaux d’isolation thermique lorsque plus de 50 % de la façade ou de la toiture est concernée par des rénovations. Cette mesure vise à améliorer la performance énergétique globale des bâtiments collectifs et à faire ainsi des économies d’énergies en copropriété.
Il est également important de respecter les règlements de copropriété et les décisions prises en assemblée générale. Avant de lancer des travaux, il faut généralement obtenir l’autorisation de la copropriété, surtout si vous envisagez une isolation par l’extérieur (murs, toiture…), qui impacte l’aspect extérieur de l’immeuble. Dans le cas d’une isolation par l’intérieur, les contraintes sont souvent moindres, mais des précautions doivent tout de même être prises pour éviter d’endommager des parties communes ou de gêner les voisins.
L’isolation intérieure
L’isolation intérieure est souvent la solution la plus simple et la plus rapide à mettre en œuvre dans un appartement. Elle consiste à poser des panneaux isolants directement sur les murs, le sol ou le plafond. Cette technique présente plusieurs avantages. Elle ne nécessite pas de modifier la façade extérieure de l’immeuble, ce qui peut faciliter l’obtention des autorisations nécessaires en copropriété.
Pour les murs, on peut opter pour des panneaux de laine de roche, de polystyrène ou de polyuréthane. Ces matériaux sont légers et offrent une excellente performance thermique. Ils peuvent être installés derrière une cloison ou directement collés sur le mur existant. Ce type d’isolation permet de réduire significativement les déperditions thermiques au niveau des parois.
L’isolation intérieure est également adaptée pour les plafonds. Si vous habitez sous un toit non isolé ou dans un appartement situé au dernier étage, isoler le plafond peut grandement améliorer votre confort thermique. La pose de plaques isolantes ou de faux plafonds avec un isolant intégré est une solution courante.
Un des inconvénients de cette méthode est qu’elle réduit légèrement la surface habitable de l’appartement. Les panneaux isolants, même s’ils sont fins, occupent quelques centimètres d’épaisseur, ce qui peut poser problème dans les petits espaces.
Les techniques d’isolation par l’intérieur :
- L’isolation des murs : pose de panneaux isolants en laine minérale, polystyrène ou polyuréthane.
- L’isolation des plafonds : faux plafonds avec isolant ou plaques isolantes directement posées.
- L’isolation des sols : pose de sous-couches isolantes sous un revêtement de sol.
L’isolation extérieure
L’isolation par l’extérieur est une solution très efficace pour améliorer les performances énergétiques d’un appartement. Elle consiste à poser une couche d’isolant sur la façade extérieure du bâtiment, ce qui permet d’éviter les ponts thermiques et de préserver la surface habitable à l’intérieur.
Ce type d’isolation est particulièrement recommandé dans les bâtiments anciens, où les murs sont souvent la principale source de déperdition de chaleur. En enveloppant l’ensemble de la façade avec un isolant performant, on obtient une isolation continue qui limite les fuites de chaleur.
Les matériaux utilisés pour l’isolation extérieure sont souvent les mêmes que ceux utilisés pour l’isolation intérieure (laine minérale, polystyrène expansé, panneaux en fibres de bois, etc.). L’isolant est ensuite recouvert d’un enduit de finition ou de bardages pour protéger et embellir la façade. L’un des avantages majeurs de cette technique est qu’elle permet aussi de rénover esthétiquement l’immeuble tout en améliorant son efficacité énergétique.
Cependant, l’isolation par l’extérieur nécessite l’accord de la copropriété et des autorisations administratives. Ce type de travaux modifie l’aspect extérieur du bâtiment et doit donc être approuvé en assemblée générale. De plus, il peut être coûteux, bien que des aides financières soient souvent disponibles pour ce genre de projet.
L’isolation des tuyauteries
Un aspect souvent négligé de l’isolation thermique d’un appartement est l’isolation des tuyauteries, ce qu’on appelle le calorifugeage. Pourtant, les canalisations de chauffage et d’eau chaude peuvent être une source importante de perte d’énergie. Lorsque ces tuyaux traversent des zones non chauffées, comme les caves ou les garages, la chaleur s’échappe et entraîne une surconsommation énergétique.
Déjà pour une maison cela représente d’importantes pertes. Mais imaginez pour tout un immeuble, avec des centaines de mètres de tuyaux de chauffage non protégés ?!
Pour éviter ces pertes, il est recommandé de poser des manchons isolants autour des tuyaux. Ces manchons sont fabriqués en matériaux isolants comme la mousse polyéthylène ou le caoutchouc. Ils enveloppent les tuyaux et limitent les pertes de chaleur pendant le transport de l’eau chaude ou du chauffage.
L’isolation des tuyaux est un travail relativement simple à réaliser et ne nécessite pas de gros travaux. C’est une solution rapide et peu coûteuse qui peut faire une grande différence sur les performances énergétiques de votre appartement. Il est également possible d’isoler les conduits d’aération ou de ventilation pour améliorer encore l’efficacité globale du logement.
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