Cet animal de la ferme, herbivore et ruminant, vit en troupeaux et a été domestiqué par l’Homme depuis des millénaires.
Utilisé pour sa laine, son lait, sa viande et sa peau, le mouton est aussi devenu un allié de la transition écologique et parfois un animal de compagnie.
Le nom mouton désigne l’animal de façon générique, et on le représente très souvent de la même façon. Or il existe de nombreuses races et différences.
Les noms dans la famille du mouton
Mâles, femelles et bébés ont des noms distincts.
Comment s’appelle le mâle du mouton ?
Le mâle du mouton s’appelle le bélier.
On le reconnait car il est plus grand et plus gros que les femelles.
Très souvent, il arbore des cornes sur les côtés de la tête qui vont boucler et peuvent faire plusieurs tours. Mais chez certaines espèces même les béliers n’ont pas de cornes.
Selon les races, le bélier peut peser entre 45 et 150 voire 160 kg.
Un troupeau ne va compter qu’un seul bélier, qui est le mâle dominant.
Quelle est la femelle du mouton ?
La femelle s’appelle la brebis.
Plus petite que les béliers, elle n’a généralement pas de cornes. Un troupeau peut compter un très grand nombre de brebis.
Elle pèse le plus souvent dans les 45 à 80kg, rarement une centaine de kilos.
Quel est le petit de la brebis ?
Le bébé de la brebis est un agneau s’il s’agit d’un mâle, et une agnelle si c’est une femelle.
Quand la mère met bas, on appelle cela « l’agnelage ».
En général la brebis ne va avoir que 1 ou 2 agneaux en même temps, et la période de mise à bas s’étend de janvier à juillet, parfois dès le mois de décembre.
Très souvent les agneaux naissent avant le mois d’avril, pour le printemps : on parle d’ailleurs de l’agneau pascal, plat traditionnel dans certaines régions ou pays au moment de Pâques.
Pourquoi appelle-t-on l’animal un mouton ?
Comme pour d’autres espèces, le mot « mouton » désigne à l’origine le mâle châtré, c’est-à-dire castré.
Les mâles sont castrés pour ne pas développer leur caractère de « conquérant » : ils sont plus dociles, ne se battent pas entre eux, ne cherchent pas à dominer un territoire et des femelles.
C’est ce qui permet aussi leur élevage.
Par facilité, on utilise généralement le nom mouton pour désigner de façon globale tous les individus de l’espèce ou d’un troupeau, sans distinguer les brebis des béliers.
Comment se passe la reproduction chez les moutons ?
Dans les élevages, les fermes et les troupeaux gérés par l’Homme, un seul bélier va s’accoupler avec les brebis du troupeau lorsqu’elles sont en chaleur.
Sans intervention humaine, avec des troupeaux sauvages ou laissés en liberté, les béliers vont s’affronter à grands coups de tête pour déterminer lequel sera le gagnant et aura le droit de s’accoupler avec les femelles. Le bruit de leur combat est impressionnant.
Lorsqu’ils s’affrontent, les béliers ne font pas semblant !
Ils peuvent se battre jusqu’à la mort. Raison de plus pour laquelle les éleveurs ne laissent pas plusieurs mâles adultes non-castrés dans un même troupeau.
Lorsque la brebis est en chaleurs, elle dégage une odeur que le bélier va identifier comme un signal : elle est prête pour l’accouplement.
Une brebis pourrait avoir des petits tous les 8 mois environ, mais dans les élevages les éleveurs laissent s’écouler 1 année, pour qu’elle se repose un minimum et éviter les problèmes de grossesse.
Est-ce que le mouton a une queue ?
Oui normalement et sans intervention humaine, le mouton a une queue assez longue et pendante.
On la voit souvent chez les jeunes agneaux, quelques jours ou semaines après leur naissance.
Seulement dans la grande majorité des cas, si l’animal n’est pas destiné à être mangé rapidement, on va lui couper la queue, ou plutôt la raccourcir : c’est pourquoi vous voyez la plupart des moutons sans queue dans les pâtures et les prairies.
La queue est raccourcie lorsque l’animal est encore jeune : la caudectomie peut être réalisée chirurgicalement ou via la pose d’un anneau en caoutchouc. C’est souvent cette technique qui est utilisée : un petit anneau est placé autour de la queue, proche de sa base. L’anneau se contracte et va fortement diminuer la circulation sanguine. La queue finit par se nécroser et tomber, sans que l’agneau semble affecté.
Certaines associations luttent contre cette pratique jugée brutale.
En fait, si la queue des agneaux est raccourcie c’est essentiellement pour raison sanitaire :
selon ce qu’il mange, le mouton peut avoir d’importantes diarrhées.
Avec une longue queue couverte de laine, les excréments finissent par s’y agglutiner (vraiment, beaucoup !). C’est un terrain favorable aux mouches, asticots et vermines qui rendent le mouton malade et peuvent le tuer si rien n’est fait.
On coupe donc la queue des moutons pour éviter que les mouches viennent pondre des œufs dans les déjections qui restent collées à la laine, l’infestation pouvant rendre l’animal très malade.
Toutefois, il est en effet possible de laisser leur queue aux moutons, mais cela demande plus de suivi, plus de travail, et est moins compatible avec des bêtes élevées en pâtures et en montagne.
C’est plus facile à gérer avec des moutons élevés en bâtiment et avec une maîtrise totale des fourrages.
Quel bruit fait le mouton ?
Le mouton bêle, du verbe bêler.
C’est aussi vrai pour la brebis et les bébés, mais on dira d’un bélier qu’il blatère.
Voici des exemples de bruits d’agneaux et de moutons.
Cri d’un agneau :
Jeune mouton qui bêle :
Moutons qui bêlent dans une ferme :
Crédit : Sound Fishing
Le bêlement est le moyen de communication des moutons.
Au sein du troupeau, les membres du groupe s’appellent régulièrement pour communiquer entre eux : ils s’appellent si un individu est isolé et a peur, si une menace apparaît, s’ils cherchent à se retrouver. C’est le meilleur moyen de garder le lien dans le troupeau et la cohésion.
La brebis et les agneaux s’appellent ainsi pour se reconnaître et se retrouver. Les bébés vont bêler dès qu’ils ont peur ou faim, dès qu’ils veulent retrouver leur mère si elle s’est éloignée. De même, la brebis va régulièrement appeler les agneaux pour les surveiller et les protéger.
Qu’est-ce qu’il mange ?
Les moutons sont des herbivores qui broutent et ruminent : ils vont manger de l’herbe, des plantes basses ou du foin, surtout en hiver.
Ils passent plusieurs heures par jour à manger et ruminer : le mouton va brouter de l’herbe en grande quantité puis va se coucher pour ruminer longuement.
Il a ses préférences et est capable d’apprécier le goût de son alimentation : naturellement, les animaux vont délaisser des herbes en mauvais état ou un fourrage de mauvaise qualité.
Contrairement aux chèvres qui sont capables de manger des buissons avec des épines et des ronces, le mouton est plus délicat : il ne touchera pas aux ronces, orties, chardons etc.
Il préfère largement la bonne herbe fraîche.
Certaines plantes sont toxiques pour l’animal : les tomates, les pommes de terre, l’herbe de Saint-Jacques, le millepertuis perforé, le gland du chêne, la prêle des champs…
Il est conseillé de vérifier que la prairie ne contienne pas des plantes toxiques pour le mouton, ne pas leur donner des restent alimentaires ni déchets organiques, et leur apporter en complément de la pâture du foin de bonne qualité.
Races de mouton
Il existe un grand nombre de races différentes de mouton.
Ce n’est pas toujours la grosse boule de laine blanche que l’on voit sur des photos classiques ou des illustrations.
Petits, grands, à laine brune ou tachetée… il y a plein de races.
Certaines sont davantage élevées pour leur viande, d’autres pour leur laine.
Races à viande
Parmi les races de mouton à viande que l’on trouve le plus en France, citons :
- L’Ile de France
- Le Texel
- Le Rouge de l’Ouest
- Le Berrichon du Cher
- Le Vendéen
- Le Suffolk
Races laitières
- Manech Tête rousse
- Manech Tête noire
- Basco-Béarnaise
- Lacaune
Races en conservation
Voici quelques exemples de races ovines qui sont surtout conservées pour préserver la diversité de l’espèce et la richesse des terroirs.
- Le Mouton d’Ouessant
- Le Rouge du Roussillon
- Le Brigasque
- Le Clun Forest
- Le Landais
- L’Est à laine Mérinos
- Le Bleu du Maine
Il en existe encore bien d’autres !
Utilisation de la laine
La laine de mouton fut un textile utilisé très tôt et très longtemps.
Cependant avec l’industrialisation, la production massive de fibres synthétiques ou la culture à bas coût (mais catastrophique pour l’environnement) de vêtements en coton, l’industrie de la laine s’est écroulée.
Depuis peu, quelques projets locaux voient à nouveau le jour en France pour recréer une filiale textile locale et de qualité, en exploitant la laine des moutons élevés sur le territoire.
Plus globalement, une espèce tire encore son épingle du jeu grâce aux propriétés de sa laine : le Mérinos !
Laine mérinos
Si la laine de façon globale est une matière agréable avec de très bonnes qualités, la laine de mérinos est grandement appréciée des sportifs !
Le mérinos est une race de mouton qui a une très grande production de laine : l’animal peut être recouvert d’une très épaisse couche de laine, caractéristique de la race.
Alpinistes, trekkeurs, randonneurs connaissent tous les excellentes propriétés de la laine de mérinos.
Elle a pour avantages de :
- Réguler la température
- Sécher rapidement
- Evacuer l’humidité
- Isoler très bien du froid
- Lutter contre les mauvaises odeurs
Et non, même si l’on dirait un mauvais script, ce n’est pas une pub de mauvaise qualité pour une marque à pas cher.
Un vêtement en laine de mérinos a véritablement des propriétés étonnantes, notamment sur les odeurs. Et pour une longue expéditions en trek ou à la montagne, éviter les mauvaises odeurs… ce n’est pas rien !
Promis, l’essayer c’est l’adopter.
Par contre il faut bien lui reconnaître un point négatif : ça coûte (très) cher.
Aujourd’hui, la majorité de la production de laine mérinos provient d’Australie, et plus précisément de l’île de Tasmanie dont l’environnement convient parfaitement à cette race de mouton.
Chien de garde dans les alpages
Dans les Alpes et les Pyrénées, on trouve encore de nombreux troupeaux qui broutent dans les hauts pâturages. On peut croiser les bergers qui effectuent la transhumance : migration du bétail entre abris d’hiver et pâturages d’estive.
Ces grands troupeaux dans la nature ne sont cependant pas laissés seuls.
Soit un berger est dans les parages, soit c’est un grand chien blanc : le Patou.
Le Patou est élevé dès son plus jeune âge pour reconnaitre le troupeau de moutons comme sa famille : il les protègera contre toute menace.
Si vous randonnez et que vous croisez des moutons, avec un chien de garde, le mieux est de les contourner tranquillement, sans gestes brusques ni cris.
Développement de l’éco-pâturage
Depuis quelques années déjà, on peut voir des moutons y compris à l’entrée ou aux abords des grandes villes.
Serait-ce la campagne qui reprend ses droits sur le béton ?
Un peu.
C’est ce qu’on appelle l’éco-pâturage.
Bon… ça nous semble encore un nom sorti d’une réunion « marketing pour bobos ».
Car si vous avez déjà vu une tondeuse à gazon « pâturer », envoyez-nous une vidéo !
La définition même de « pâturage », c’est un lieu couvert d’herbe consommée par le bétail.
Alors à moins de considérer une tondeuse comme du bétail et d’en faire un steak à la cantine… on ne voit pas. Quelque chose type « Agglo-pâturage » aurait été plus juste non ?
Bref.
En tout cas, qu’est-ce que c’est ?
Le principe de l’éco-pâturage est de gérer l’entretien d’espaces verts publiques ou appartenant à des entreprises de façon naturelle, à l’aide de troupeaux qui vont brouter l’herbe, plutôt qu’en utilisant des machines et des produits chimiques.
Terrains de grandes entreprises ou d’industries, parcelles de terres qui appartiennent aux collectivités, abords des lignes de voie ferrée : autant d’endroits où l’implantation temporaire de troupeaux de moutons permet à la fois de nourrir le bétail et d’entretenir les espaces verts de façon écologique.
Et ça, c’est top !
Le mouton est une espèce qui s’y prête mieux que d’autres : il est plus facile à déplacer que des vaches, plus facile à contenir que des chèvres (qui sautent et grimpent partout).
Le mouton comme animal de compagnie
Il est vrai qu’un agneau c’est mignon et craquant, certains peuvent avoir envie d’avoir un mouton comme animal de compagnie, comme d’autres ont un cochon (eh oui !).
Seulement il ne faut pas oublier plusieurs choses.
Il a besoin d’espace : il a besoin de bouger, d’espace et de verdure. Il faut habiter à la campagne et avoir un grand terrain pour sa pâture.
Il a besoin de compagnie : c’est un animal grégaire, qui vit en troupeau. Seul, il risque de s’ennuyer et de déprimer.
Il ne peut pas vraiment être éduqué. Sans dire qu’un mouton est stupide, il est difficile de lui apprendre quelque chose. Son fonctionnement repose davantage sur les rythmes réguliers et les habitudes que par un vrai apprentissage.
Il est puissant : même gentil, élevé et habitué aux caresses dès le plus jeune âge, un mouton reste un animal trapu et puissant. Un coup de tête, une charge, et il peut faire véritablement très mal. Un bélier qui charge serait un vrai danger qu’il ne faut surtout pas sous-estimer.
Imaginez : deux cornes très solides, plantées sur un crâne dur comme du bois, lui-même bien ancré sur une masse de cent kilos lancés à pleine vitesse… vous ne faites pas le poids.
Toutefois, pas question ici d’en avoir peur outre mesure.
Seulement comme tous les animaux, il convient de le comprendre pour savoir ce qu’il tolère, ce qu’il n’aime pas, si vous pouvez l’approcher et le caresser ou pas.
Faire découvrir le mouton à ses enfants
Quand on vit à la campagne ou dans des petites villes, ce qui est le cas pour environ 50% de la population en France, il suffit de se promener dans la campagne le long des pâtures et des prés pour voir des moutons.
Pour celles et ceux qui n’ont pas la chance de côtoyer les animaux de la ferme, il existe de plus en plus de projets de fermes pédagogiques : les groupes scolaires et les familles peuvent aller visiter ces fermes, et apprendre à connaître les différents animaux.
Parfois, et sans nécessairement être une ferme pédagogique, certaines fermes et exploitations ouvrent leurs portes quelques jours dans l’année pour faire découvrir leur métier, leur façon de travailler et le savoir-faire local : une excellente idée de sortie avec des enfants !
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1 réflexion sur “Le mouton : tout savoir sur cet animal et sa vie”
Je suis propriétaire de 2 brebis depuis peu, impossible de les approcher, elles sont sauvages. J’espère qu’avec le temps cela va s’arranger..